Pour accompagner la transition écologique du territoire de la 2CCAM, Transdev a choisi de présenter aux acteurs du territoires (collectivités et entreprises notamment) un bus électrique à hydrogène avec pile à combustible en partenariat avec la marque Solaris. Cette présentation du 30 novembre au 4 décembre 2020 a pour objectif de mieux valoriser la technologie et ses avantages tout en permettant de créer un échange sur ce sujet de prospective avec les décideurs de la vallée de l’Arve.
Cette opération s’inscrit dans la continuité des objectifs de Transdev et de la Région visant à déployer des solutions en énergie hydrogène verte. L’objectif est de massifier et diversifier les usages pour faire baisser les coûts de possession de cette solution énergétique innovante à horizon 2030.
Comme le souligne Ludovic JOURDAIN directeur régional Transdev Auvergne Rhône Alpes : « réduire la dépendance économique et énergétique aux énergies fossiles est une priorité. Notre objectif en tant que partenaire des collectivités et opérateur de mobilité est d’assurer une véritable transformation de notre modèle économique vers une mobilité décarbonée. D’où notre engagement à convertir rapidement le parc de véhicules de notre territoire à une part croissante de véhicules à faibles et zéro émission et nous sommes déjà bien avancés dans cette voie, avec l’électrique, le BioGNV et bientôt l’hydrogène. ».
Le groupe Transdev est un partenaire clé des territoires et un acteur engagé de la mobilité décarbonée par le développement de projets vertueux en écosystèmes
locaux. Transdev propose ainsi à ses clients collectivités de multiplier les expérimentations de bus et cars zéro émission.
Questions à Jean-Philippe Mas, Président de la Communauté de communes Cluses Arve & Montagnes, Maire de Cluses
Pouvez-vous nous rappeler quels sont les enjeux en matière de transition écologique sur votre territoire ?
Notre territoire est souvent au cœur de l’actualité et pas forcément toujours de la meilleure façon quand il s’agit de qualité de l’air ; En effet, la problématique de la qualité de l‘air est particulièrement forte sur l’ensemble de la vallée de Vallorcine jusqu’à Cluses. Chauffage, individuel et collectif, industrie et bien évidemment transports de marchandises et de voyageurs sont au cœur de nos enjeux.
Collectivement, élus, acteurs politiques et sociaux mais aussi citoyens, devons prendre ce sujet à bras le corps . Nous devons agir ! Des solutions existent et des initiatives fortes sont d’ores et déjà engagées sur le territoire comme, par exemple, l’utilisation de la chaleur fatale de l’incinérateur de Marignier qui permettra à terme de chauffer près de 3000 logements de notre territoire. Des dispositifs d’aide ont été mis en place pour aider les particuliers à rénover et améliorer la performance énergétique de leur habitat. Des actions concrètes existent, la mobilisation est forte mais il faut aller encore plus loin !
Quelle est la place de la mobilité pour répondre à ces enjeux ?
Les transports sont à l ‘évidence un levier important pour répondre à ces enjeux environnementaux. Là aussi, des projets avancent comme le schéma directeur des pistes cyclable qui facilite l’usage du vélo pour les déplacements domicile-travail. Par ailleurs, des entreprises participent également à cette dynamique en mettant en place , par exemple des flottes de vélos électriques pour leurs salariés.
Dans ce cadre, la collectivité a une responsabilité forte dans ce domaine. Notre réseau de transports collectifs est récent mais le prochain marché intègrera ces dimensions environnementales en portant un effort particulier sur une flotte de véhicules respectueux de notre environnement. Lé réflexion que je compte engager réunira de nombreux acteurs autour de la table et notamment les entreprises. Mon ambition est claire. Notre réseau de transports collectifs doit se développer autour d’une flotte de véhicules propres et circulant avec de nouvelles énergies plus écologiques et plus durables. Nous devrons veiller à établir un mix équilibré entre électrique, GNV et nouvelles énergies comme l’hydrogène.
Parlons hydrogène justement, quelle place peut-il prendre dans ce mix ?
L’hydrogène doit prendre toute sa part dans ce mix de transports. J’ai conscience que ces choix de mobilités plus durables et écologiques ont un coût, mais il me paraît aujourd’hui de prioriser les enjeux de santé et d’environnement. Je suis un élu, bien évidemment, mais je suis aussi un habitant donc je réfléchis comme un habitant. Nous devons raisonner notamment pour demain mais pour un futur plus lointain. L’hydrogène, certains comme en Islande l’ont déjà développé depuis 15 ans, pourquoi pas nous ? On ne doit plus seulement rattraper le retard, on doit prendre un temps d’avance.. Je souhaite porter un projet de
création d’un pôle multi énergies (électrique, GNV et hydrogène pour nos bus bien évidemment mais accessible également aux professionnels des transports, aux entreprises et aux particuliers. Nous travaillons aussi à la création d’une station hydroélectrique capable de produire de l’hydrogène. L’ambition est forte mais nous avons la chance d’être sur un territoire dynamique avec un fort potentiel d’innovation, alors préparons l’avenir.
Questions à David Daublain, directeur de Mont Blanc Bus
Pourquoi avoir décidé de présenter un bus à hydrogène pendant 3 jours à Cluses ?
En tant que gestionnaire d’Arvi le réseau de bus urbain de la Communauté de Communes de Cluses Arve & Montagnes, il est de notre
mission de rechercher et proposer aux élus du territoire les meilleures options qui s’ouvrent à eux, notamment dans l’objectif d’un territoire apaisé
et durable. Parmi les solutions, l’hydrogène est aujourd’hui encore peu développé, mais cela devrait devenir une option crédible dans les
prochaines années, notamment avec le soutien des collectivités comme la région Auvergne Rhône-Alpes et son projet de Zéro Emission Valley. Cette présentation est donc une opportunité d’échanger et de confronter les points de vue de chacun sur ces technologies qui seront sans doute des éléments forts du mix mobilité dans les années à venir.
Pourquoi l’hydrogène alors que l’électrique ou le GNV ne sont pas encore développées très massivement sur les réseaux ?
Notre rôle est de rechercher toutes les solutions et de les confronter aux territoires sur lesquels nous agissons. Les expérimentations menées notamment en Vallée de Chamonix, il y a quelques années, nous ont montré à l’époque que l’électrique ne correspondait pas forcément aux territoires de montagne et à des circuits avec dénivelés. Le GNV est une solution qui répond alors mieux à ce territoire. Toutefois, nous pouvons être face à une problématique d’accès à l’énergie même si de nombreux projets notamment de méthanisation et donc d’’injection de gaz vert sont en cours d’étude et de développement en Haute-Savoie. La mobilité, est un levier majeur en matière d’impact climatique et de qualité de l’air, dans cette vallée. Transdev partenaire des collectivités étudie toutes les solutions dans une logique de mix énergétique « sur mesure » adapté à chaque territoire.
Quelles sont les qualités de l’hydrogène et à quel horizon pourrait-on voir des bus à hydrogène sillonner les routes de la vallée de l’Arve ?
Les véhicules à pile à combustible sont des leviers forts en matière de décarbonation avec une bonne autonomie et des capacités d’accueil des usagers importantes. Les coûts de carburant par kilo d’hydrogène devraient baisser à mesure que les usages et les infrastructures se développeront sur le
territoire. Cette solution de mobilité est silencieuse et ne produit pas d’émission de carbone. L’avitaillement est également assez rapide, environ 10 minutes pour une bonne autonomie (environ 400km). Notre ambition est d’accompagner la collectivité et tous les acteurs économiques locaux dans l’utilisation de cette solution innovante et durable et ainsi faire de Cluses Arve & Montagne, et plus globalement la vallée de l’Arve un territoire pionnier dans ce domaine.